En France, un record méconnu de l’OCDE sur les vacances scolaires, et non la réussite éducative

Hugo

24/03/2025

En matière d’éducation, la France fait régulièrement face à des critiques importantes sur son système scolaire. Les classements internationaux, comme ceux publiés par l’OCDE, mettent souvent en avant les difficultés du pays à assurer la réussite scolaire de tous ses élèves. Parmi ces évaluations, le célèbre Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) fait figure de référence. Le rapport PISA 2023 a révélé des résultats particulièrement préoccupants pour les élèves français, situés en dessous de la moyenne internationale. En mathématiques, les élèves français obtiennent seulement 474 points, contre une moyenne OCDE de 480 points. Même constat inquiétant pour la compréhension de l’écrit, avec également 474 points, tandis que la moyenne est à 482 points. En culture scientifique, la France atteint 487 points, légèrement en-dessous de la moyenne établie à 491 points.

L’OCDE a particulièrement pointé une détérioration inquiétante en mathématiques. Le rapport précise en effet : « En mathématiques, la baisse enregistrée en France entre 2018 et 2022 est la plus forte depuis la première édition de l’étude PISA en 2000″. En seulement quatre ans, la France a ainsi perdu 21 points, dépassant la baisse moyenne constatée dans d’autres pays de l’OCDE, qui se limite à environ 15 points.

Résultats préoccupants également confirmés par le rapport TIMSS

Cette tendance négative a été confirmée en décembre 2024 par le rapport TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study), une autre étude internationale de référence. Cette enquête analyse spécifiquement les performances des élèves en mathématiques et sciences, tant en fin d’école primaire (niveau CM1) qu’au collège (niveau 4e). Les résultats publiés positionnent la France en avant-dernière place au sein des pays de l’Union européenne pour les élèves de CM1. Pour les élèves de 4e, le classement n’est guère plus flatteur : la France se situe juste devant le Portugal et le Chili. Ces résultats alarmants soulèvent à nouveau la nécessité d’une profonde réflexion sur le modèle éducatif français.

La question récurrente du temps scolaire en France

Au-delà des performances scolaires, la France se distingue aussi sur un autre point dans les classements de l’OCDE : l’organisation du temps scolaire. Avec l’arrivée récente d’Élisabeth Borne à la tête du ministère de l’Éducation nationale, le débat autour de la réduction des vacances d’été a rapidement ressurgi. La ministre a exprimé dès son entrée en fonction le souhait de repenser le calendrier scolaire, en envisageant notamment un raccourcissement de la période estivale. Cette proposition n’est toutefois pas nouvelle : elle avait déjà été abordée précédemment par d’autres ministres tels que Gabriel Attal et Pap Ndiaye.

Toutefois, contrairement aux idées reçues, les élèves français ne bénéficient pas de périodes de vacances estivales excessivement longues. D’après les données publiées par Eurostat, la France compte huit semaines de vacances d’été, se situant ainsi exactement dans la moyenne européenne. À titre comparatif, l’Espagne octroie 11 semaines de congé en été à ses élèves, l’Italie 12 semaines, et l’Irlande atteint même jusqu’à 13 semaines.

Un rythme scolaire spécifique : un record au sein de l’OCDE

Si la durée des vacances d’été en France n’a rien d’exceptionnel, c’est surtout la répartition des vacances intermédiaires qui est atypique et fait figure de record mondial. La France adopte en effet un rythme scolaire unique : sept semaines de classe suivies de deux semaines de vacances, répétées quatre fois par an à l’occasion des vacances d’automne, de Noël, d’hiver et de printemps.

Selon une note récente publiée par l’OCDE dans son rapport « Regards sur l’éducation 2023 », ce calendrier spécifique distingue nettement la France des autres pays membres. Si les huit semaines de vacances estivales françaises restent en-dessous de la moyenne de neuf semaines dans l’OCDE, le pays affiche en revanche le nombre total le plus élevé de vacances intermédiaires. Avec huit semaines par an, la France détient ainsi le record absolu parmi les pays étudiés.

Cette spécificité suscite régulièrement des débats au sein de la société française et interroge sur ses conséquences éventuelles en matière d’apprentissage et de fatigue scolaire. De nombreux spécialistes de l’éducation plaident pour une réflexion approfondie afin d’améliorer les performances des élèves français, déjà mises à mal par les résultats inquiétants des études internationales telles que PISA et TIMSS.

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