Lucie, âgée de 12 ans, a fait sa rentrée en septembre 2024 en classe de première au lycée privé Michelet à Nice, un établissement qui se spécialise dans l’accueil des enfants à haut potentiel intellectuel. Pour intégrer cet établissement, chaque élève doit réussir un test de quotient intellectuel. C’est à 10 ans, en souhaitant rejoindre l’école, que Lucie a été identifiée comme ayant un haut potentiel avec un QI de 149. « Pour moi, c’était juste une manière de classifier, mais ça ne changeait pas comment je me voyais », confie-t-elle au Figaro Étudiant.
Une Éducation Internationale
Avant son admission au lycée Michaudet, la jeune fille avait suivi sa scolarité à l’école de Saussaye, à Neuilly-sur-Seine (92), où elle a terminé ses trois années de maternelle. Par la suite, Lucie a déménagé en Russie et s’est inscrite dans un établissement anglophone pour ses études primaires. Tout au long de sa scolarité, elle a sauté quatre classes : le CP, le CE1, la 5e et la 4e. « À chaque fois, soit mes professeurs me le proposaient, soit c’est moi qui en faisais la demande », explique-t-elle. En classe, elle avait souvent des facilités. « Souvent, je m’ennuyais parce que j’avais de l’avance », partage-t-elle. « J’apprenais très vite, je posais des questions pour approfondir mes connaissances, j’étais très curieuse. »
Passion pour les Mathématiques et les Langues
Dès son plus jeune âge, elle s’est découvert une passion pour certaines matières, notamment les mathématiques. « J’aime résoudre des défis, et les maths me procurent une vraie satisfaction quand je trouve la solution. » Lucie excelle également en langues. En plus du français et de l’anglais courants, elle apprend l’espagnol et maîtrise le coréen ainsi que le russe. Cependant, cette avance académique et ces facilités n’ont pas toujours été simples à gérer sur le plan social. « À l’école, c’était compliqué, je devais toujours aller vers les autres pour me faire des amis et nous ne nous entendions pas toujours bien », se remémore-t-elle. Le changement est survenu avec son admission au lycée privé Michelet. « Comme nous sommes tous HPI, nous réfléchissons et nous exprimons de la même manière, c’est-à-dire pas comme des jeunes de 12 ans. Donc, nous nous entendons tous très bien, et j’ai beaucoup d’amis. » Dans sa classe de 22 élèves, Lucie est la plus jeune, la majorité n’ayant sauté qu’une seule année scolaire.
Un Emploi du Temps Bien Rempli
Après l’école, qui se déroule de 8h à 17h, Lucie a un emploi du temps bien chargé. Elle consacre trois heures par jour au piano, une passion transmise par ses deux grandes sœurs et qui l’accompagne depuis l’âge de 5 ans. Véritable prodige, en 2021, elle a atteint la finale de l’émission Prodiges sur France 2, qui met en avant de jeunes talents en chant lyrique, musique et danse classique. Cette activité rythme également ses week-ends avec des cours de piano à Paris toutes les deux semaines ainsi que des représentations généralement une fois par mois. Malgré cet emploi du temps chargé, elle veille à maintenir un équilibre entre ses études et ses passions. « J’essaie de m’investir autant dans le piano que dans mes devoirs », confie-t-elle. Pour ses révisions, aucune méthode particulière : « Je fais des fiches que j’apprends », révèle la jeune prodige. Dans ses rares moments de temps libre, Lucie se plonge dans la lecture. « J’aime beaucoup les livres sur la mythologie », dit-elle.
Sa vie bien remplie ne nuit pas à ses résultats scolaires : au premier trimestre, elle termine troisième de sa promotion avec environ 16/20 de moyenne générale, décrochant 18/20 en maths, 20/20 en anglais et 15/20 en physique-chimie. Les instants de difficulté sont rares, notamment lors d’un bac blanc en SVT cette année, où elle a obtenu 13,5/20. « Je n’arrivais pas à faire le lien entre les documents », explique-t-elle.
À la fin de l’année scolaire, Lucie, qui a choisi une spécialité en maths, physique et SVT pour le baccalauréat, passera les épreuves anticipées du bac en français, SVT, histoire-géographie, EMC, anglais et espagnol. Elle se sent déjà prête pour ces épreuves. « Tous nos devoirs sur table sont des bacs blancs, ce sont de bons entraînements », précise-t-elle. En mathématiques, son professeur lui fait même prendre de l’avance sur le programme de terminale.
La perspective de décrocher son bac à 13 ans ne l’effraie pas. « J’ai déjà des idées précises pour la suite : soit une prépa scientifique pour intégrer une école d’ingénieurs en aérospatiale, soit partir aux États-Unis pour étudier la médecine », confie-t-elle. Passionnée par l’espace et admiratrice de Thomas Pesquet, elle ne ferme pas la porte à une carrière d’astronaute. En attendant, elle retourne à ses révisions, déterminée à décrocher la meilleure note possible à son prochain bac blanc de français.