De nombreux parents souhaitent que leur enfant soit un petit génie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un enfant à haut potentiel intellectuel (HPI) a un quotient intellectuel (QI) d’au moins 130. Cependant, détecter des capacités exceptionnelles n’est pas simple. Pour cela, l’enfant doit passer des tests. Ceux-ci ne doivent pas être effectués trop tôt, avertit une psychologue spécialisée.
Comprendre l’utilité des tests de QI
Les tests de QI sont des outils pour « comprendre comment fonctionne intellectuellement un enfant, en prenant conscience de ses forces et de ses vulnérabilités », explique au Figaro Étudiant Monique de Kermadec, psychologue clinicienne, psychanalyste et auteure de « Le plus grand des amours » aux éditions Flammarion. « Ces tests sont aussi utiles pour des enfants en décrochage scolaire qui, sans être HPI, peuvent être mieux orientés vers des métiers manuels dans lesquels ils s’épanouiront », souligne au Figaro Étudiant Arielle Adda, psychologue spécialiste des enfants surdoués.
Types de tests et leur déroulement
Il existe différents tests selon l’âge : les 2-6 ans passent le WPPSI, les 6-16 ans, le WISC-5, et les adultes le WAIS. Ces tests, d’une durée de 60 à 90 minutes et dont le coût peut varier de 300 à 800 euros, évaluent les aptitudes verbales et visuo-spatiales, ainsi que la mémoire à court terme ou encore l’esprit critique. « Chacun des trois tests est adapté à une tranche d’âge, une tranche correspondant à trois mois. Ainsi, un enfant de six ans ne passera pas tout à fait le même test qu’un enfant de six ans et trois mois », explique Arielle Adda.
Par exemple, le WPPSI comporte des questions de vocabulaire, des puzzles ou des constructions de cubes. « Les tâches sont bien plus complexes à six ans qu’à quatre ans », ajoute la psychologue. Pour les tests destinés aux plus grands, on retrouve de l’arithmétique et des exercices de raisonnement logique. Les adultes, eux, passent également une épreuve de culture générale, optionnelle chez les plus jeunes.
L’importance de la détection précoce
Pour Arielle Adda, il est préférable de détecter un haut potentiel le plus tôt possible, afin d’éviter que cela n’ait des répercussions négatives sur la vie de la personne. « Un jeune qui ignore son haut potentiel peut s’ennuyer en classe sans comprendre pourquoi, risquant le décrochage. Socialement, c’est compliqué, il a souvent peu d’amis, car il ne se sent pas compris. Plus tard, dans le monde professionnel, il peut rencontrer des difficultés avec des supérieurs qui exploitent son intelligence tout en minimisant ses compétences », analyse l’auteure.
Il ne faut pas pour autant réaliser un test trop jeune, car les résultats seront plus révélateurs à un âge plus avancé, lorsque le développement cognitif est plus stable. « C’est vraiment à partir de quatre ans que cela devient pertinent », insiste la psychologue. Bien qu’un test puisse être effectué dès deux ans, il a, selon Arielle Adda, peu d’intérêt : « Le haut potentiel se distingue surtout par le verbal, or ces tests en contiennent très peu à cet âge, ce qui ne permet pas d’évaluer pleinement l’intelligence de l’enfant ».