En 2022, la France comptabilisait 452 000 néo-bacheliers ayant accepté une proposition sur Parcoursup après l’obtention de leur baccalauréat. Parmi eux, 22 % ont choisi d’étudier dans une autre académie que celle où ils ont passé leur bac. Ce phénomène est rapporté dans une note d’information de la Sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques (SIES), publiée le 8 janvier 2025. Ce taux de mobilité est en légère baisse par rapport à 2021 (-1 point de pourcentage), mais reste supérieur à celui de 2020 (+2 points) et aux années précédentes.
Néo-bacheliers mobiles : profil et choix d’études
L’étude montre que les néo-bacheliers mobiles ont plus souvent obtenu un bac général (76 % contre 67 % pour les non-mobiles). Sur deux ans, cette proportion a progressé de 2 points, alors qu’elle a diminué pour les filières technologique et professionnelle. De plus, ces étudiants mobiles affichent un meilleur niveau scolaire : 76 % ont obtenu une mention au bac, contre 69 % pour ceux qui restent dans leur académie d’origine.
Influence de l’origine sociale
L’étude souligne une influence marquée de l’origine sociale sur la mobilité des étudiants. Plus de la moitié des néo-bacheliers mobiles (51 %) proviennent de milieux sociaux très favorisés, comparé à 40 % parmi ceux qui restent. De surcroît, 26 % des étudiants mobiles ont fréquenté un lycée privé, soit 4,5 points de plus que ceux restant dans leur académie d’origine. Une légère surreprésentation des femmes est également observée parmi les étudiants mobiles : elles constituent 57 % des néo-bacheliers mobiles, contre 54 % des non-mobiles.
Choix de formations sélectives
Il n’est pas surprenant que les étudiants quittant leur académie le fassent souvent pour intégrer des formations sélectives. Ainsi, 12 % choisissent un DUT (+2 points par rapport aux non-mobiles), 9,6 % rejoignent une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) (+2,1 points), 7,9 % intègrent une école d’ingénieurs (+5,1 points) et 5 % optent pour une école de commerce (+2,8 points). « Ces formations ne sont pas aussi largement disponibles dans toutes les académies, ce qui peut expliquer cette mobilité« , indique la note du SIES.
L’analyse met aussi en évidence de fortes disparités territoriales. Les académies où l’offre de formations est plus limitée constatent, sans surprise, un plus grand départ de leurs bacheliers. Mayotte présente le taux de mobilité le plus élevé, avec 69 % de ses 2 100 néo-bacheliers poursuivant leurs études dans une autre académie. La mobilité atteint également 64 % en Polynésie française, 63 % en Martinique, 58 % en Corse, 57 % en Guyane et 50 % en Guadeloupe. Parmi les territoires d’Outre-mer, seule La Réunion se distingue avec un taux de néo-bacheliers mobiles nettement plus faible (29 %). À l’inverse, les académies offrant une grande diversité de formations retiennent davantage leurs étudiants. En Île-de-France, avec 97 800 néo-bacheliers, seuls 10 % quittent la région. Toutefois, c’est dans l’académie de Lille que les bacheliers sont les plus sédentaires : seulement 7 % d’entre eux poursuivent leurs études ailleurs.