Nouvelle augmentation des loyers CROUS : les étudiants sous pression

Hugo

22/03/2025

Les étudiants vivant dans les résidences universitaires CROUS devront faire face à une nouvelle hausse des loyers Cette décision, prise par le Conseil d’administration du CROUS d’Orléans-Tours le 12 mars, prévoit une augmentation comprise entre 5 et 15 euros par mois, selon la surface du logement concerné. Bien qu’elle puisse paraître modeste, cette hausse inquiète profondément les syndicats étudiants, qui dénoncent un impact négatif direct sur les étudiants les plus précaires.

Face à cette situation, la colère monte chez les jeunes, déjà éprouvés par une inflation record qui alourdit leur quotidien. Pour beaucoup d’entre eux, chaque euro compte, et cette hausse représente une difficulté supplémentaire à surmonter dans un contexte économique déjà difficile.

Les syndicats étudiants dénoncent une mesure injuste

Lors du vote au sein du Conseil d’administration, l’association étudiante Bouge Ton Crous s’est vivement opposée à la mesure. Malgré leur résistance, la hausse des loyers a été validée avec 14 votes pour, 10 contre, et une abstention. Cette décision confirme une tendance à l’augmentation des coûts du logement universitaire, déjà amorcée en 2023 avec une hausse de 3,5 %.

Selon le CROUS, cette augmentation est justifiée par la nécessité urgente de financer des rénovations importantes et l’entretien régulier des bâtiments. Toutefois, les syndicats étudiants accusent les autorités publiques de se désengager progressivement du financement des résidences universitaires, obligeant ainsi les étudiants à compenser eux-mêmes ce manque de soutien financier.

Les étudiants précaires, premières victimes de cette hausse

Pour un grand nombre d’étudiants, cette hausse des loyers CROUS représente une véritable menace financière. Selon une étude réalisée en 2023 par l’Ifop, près de 46 % des étudiants français ont des difficultés à se nourrir correctement, une situation alarmante qui ne fait que s’aggraver avec ces nouvelles charges. La plupart des résidents en logement CROUS sont des étudiants boursiers, souvent sans autre soutien familial. Lilian Bruneau-Mignon, élu étudiant au CROUS d’Orléans-Tours, souligne que « les étudiants les plus précaires vont subir en premier les effets de cette augmentation. Leurs ressources sont déjà limitées, et cette hausse accentue leur fragilité économique ».

En effet, l’augmentation des loyers intervient dans un contexte où l’inflation impacte fortement les dépenses essentielles des étudiants, telles que l’alimentation, l’énergie et les transports, réduisant davantage leur marge de manœuvre financière.

Les aides publiques jugées insuffisantes

Bien que les étudiants puissent bénéficier des Aides Personnalisées au Logement (APL), ces aides ne permettent pas de compenser intégralement la hausse régulière des loyers. Les élus étudiants rappellent par ailleurs que les bourses universitaires ne sont pas alignées sur l’inflation réelle, malgré une récente revalorisation jugée insuffisante face à l’envolée du coût de la vie.

De ce fait, les dépenses obligatoires comme le logement ou l’alimentation augmentent plus rapidement que les aides financières disponibles, créant une précarité de plus en plus inquiétante au sein de la population étudiante.

La responsabilité politique au cœur des critiques

Les syndicats étudiants dénoncent une politique qui fait peser sur les étudiants les responsabilités financières du CROUS. Les représentants de l’association Bouge Ton Crous expliquent que cette décision relève davantage d’un choix économique que d’une réelle contrainte budgétaire. « On fait peser sur les étudiants des charges qui devraient être assumées par l’État », déplorent-ils. Avec 37 résidences universitaires réparties dans sept villes (Orléans, Tours, Blois, Bourges, Chartres, Châteauroux et Issoudun), cette hausse des loyers affectera directement plus de 6 400 étudiants dans la région Centre-Val de Loire.

Vers une généralisation de la hausse des loyers dans toute la France ?

Si la décision actuelle concerne spécifiquement le CROUS d’Orléans-Tours, elle pourrait s’inscrire dans une tendance nationale. Plusieurs autres CROUS régionaux font face à des défis budgétaires similaires et pourraient être tentés d’adopter des mesures similaires, aggravant ainsi la précarité étudiante au niveau national.

Face à ces défis, les syndicats étudiants exigent désormais un gel des loyers CROUS ainsi qu’une augmentation significative des aides publiques destinées aux étudiants. Leur objectif est clair : éviter que l’accès à un logement universitaire ne devienne un privilège réservé uniquement aux étudiants les plus aisés.