Faut-il écrire « une demie-heure » ou « une demi-heure » ? La règle enfin expliquée

Hugo

26/03/2025

Dans un message, une réunion ou une conversation écrite, il n’est pas rare de se demander comment écrire correctement cette fameuse expression : une demi-heure ou une demie-heure ? Cette petite hésitation grammaticale est fréquente, mais il existe une règle simple qui permet de trancher définitivement. Voici comment éviter cette faute qui revient souvent.

Une règle de grammaire à connaître une bonne fois pour toutes

Prenons une phrase que vous avez sans doute déjà entendue : « On y va dans une demie-heure ? » ou « Attends-moi, j’en ai pour une demi-heure ». Alors, faut-il accorder « demi » au féminin parce qu’il s’agit d’une heure ? Instinctivement, on pourrait croire que oui, et pourtant, la grammaire française en a décidé autrement.

L’Académie française est très claire à ce sujet. Le mot « demi » s’utilise pour désigner la moitié de quelque chose, mais il ne s’accorde pas de la même façon selon sa position dans la phrase. Lorsqu’il est placé devant un nom, comme dans « une demi-heure », il reste invariable. On écrit donc bien « une demi-heure » et non « une demie-heure ».

À l’inverse, quand « demi » vient après le nom, il s’accorde avec celui-ci. Par exemple : « une heure et demie » (avec un « e » car « heure » est féminin). Mais attention, cette règle ne s’applique pas dans tous les cas…

Des exemples courants pour ne plus faire d’erreur

Pour illustrer la règle, rien de mieux que des phrases du quotidien. Vous direz : « une demi-bouteille », « une demi-journée », ou encore « une demi-douzaine d’œufs ». Chaque fois, « demi » précède le nom et ne change pas de forme.

En littérature, on retrouve cette tournure dans des œuvres classiques. Emile Zola, dans L’Argent, écrit : « Les pensionnaires avaient une demi-heure pour se dégourdir les jambes ». Cette forme est donc bien la bonne, même dans les usages les plus soignés de la langue.

Mais attention, dès que l’on exprime une heure précise avec un adjectif placé après le nom, l’accord devient nécessaire. C’est le cas dans : « Il est trois heures et demie ». On écrit ici « demie » avec un « e » final, car il s’agit de l’adjectif placé après « heures », mot féminin.

Pourquoi dit-on « midi et demi » et non « midi et demie » ?

Voilà une autre subtilité de la langue française qui prête à confusion. Lorsque l’on dit : « Il est midi et demi » ou « Il est minuit et demi », on n’ajoute pas de « e » à « demi ». Pourquoi ? Parce que « midi » et « minuit » sont des mots masculins. Et comme l’adjectif « demi » suit un nom masculin ici, il reste au masculin également.

Cette forme surprend souvent, car elle semble aller à l’encontre de la logique de l’accord avec « trois heures et demie ». Et pourtant, elle est tout à fait correcte. Même si elle est parfois remise en question, cette règle reste en usage, y compris dans les textes officiels ou les écrits soutenus.

L’expression « à demi » : comment l’utiliser sans se tromper

Autre cas courant : l’expression à demi, qui signifie « à moitié » ou « partiellement ». Ici, pas d’accord ni de changement : cette locution reste invariable, quel que soit le mot qui suit.

On écrit par exemple : « Il était à demi endormi », « une vérité à demi révélée », ou encore « un projet à demi abandonné ». Dans ces cas, « demi » ne prend jamais de « e » ni de « s », même si le mot suivant est féminin ou pluriel.

Mais il existe une exception à retenir : lorsque « demi » est utilisé avec un nom et non un adjectif ou un participe passé, il faut ajouter un trait d’union. Ainsi, on écrit : « à demi-mot », « à demi-voix » ou « à demi-teinte ».

Le mot de la fin

La langue française est pleine de subtilités, et le cas de demi en est une parfaite illustration. Que ce soit pour dire une demi-heure, trois heures et demie, ou midi et demi, il suffit de bien comprendre la place de l’adjectif et le genre du mot auquel il se rapporte pour ne plus jamais se tromper.

En gardant en tête que « demi » reste invariable devant le nom mais s’accorde après, vous serez désormais à l’abri de cette erreur fréquente. Un petit détail, certes, mais qui fait toute la différence dans un texte soigné et professionnel.