À l’école, les devoirs maison sont un élément central du quotidien scolaire des élèves et de leurs parents, et ce, dès le plus jeune âge. Ces travaux à effectuer en dehors de la classe respectent des règles bien établies. Au collège et au lycée, la législation précise que « les élèves doivent accomplir les travaux écrits et oraux demandés par leurs enseignants », ce qui inclut les devoirs maison.
La législation concernant les devoirs à l’école primaire
Quant à l’école primaire, la loi diffère. Comme l’explique le site officiel de l’État français, il est possible de donner des devoirs à la maison, mais ceux-ci doivent être oraux, comme la lecture ou la recherche, ou des leçons à apprendre, sans travail écrit à faire en dehors de la classe. Cette interdiction des travaux écrits à domicile repose sur la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République de 2013, une directive déjà présente dans une circulaire de 1956 qui interdisait « tout devoir écrit obligatoire ou facultatif en dehors de la classe ». Cependant, cette situation est susceptible de changer. Les nouveaux programmes pour le cycle 3 (CM1, CM2 et 6e), applicables à partir de la rentrée 2025, soulignent que « des travaux proposés en dehors de la classe, notamment l’apprentissage des leçons et la résolution d’exercices d’application et d’entraînement sont indispensables pour consolider les acquis« .
Évolution des pratiques et implications pour le collège
Il est souvent nécessaire d’effectuer ces travaux par écrit. Le président du conseil supérieur des programmes, interrogé par RMC, précise que la phrase a été formulée avec soin : « Nous ne stipulons pas : devoir écrit à la maison, mais hors de la classe, ce qui peut vouloir dire en étude, dans un dispositif devoirs faits. » Le document précise que l’enseignant doit clairement expliciter l’objectif, les enjeux et les attentes des travaux à fournir hors de la classe, en particulier pour accompagner les élèves sans soutien familial ou extérieur. Le Figaro Étudiant a interrogé le ministère de l’Éducation nationale, qui rappelle que les nouveaux programmes n’imposent pas de devoirs écrits obligatoires à domicile, laissant aux élèves la liberté d’opter pour l’oral ou l’écrit.
Réactions variées et débats sur les réseaux sociaux
Sur le réseau social X, le débat fait rage. Une professeure des écoles a lancé la discussion en écrivant : « Je ne l’avais pas vu venir… Les devoirs écrits deviennent indispensables au cycle 3? » Un internaute a répondu : « Le terme indispensable n’est pas le bon, mais soyons clairs : en CM2, si tu ne donnes pas un peu de travail écrit à la maison, tu ne prépares pas bien tes élèves au collège. » D’autres ne partagent pas cet avis : « Je n’en reviens pas qu’on puisse applaudir cela à deux mains. Cas pratique : j’entraîne au foot lundi et jeudi 18-19h30. Ils sont en CM1 ou CM2. Si tu vas au centre de loisirs, tu les fais quand les devoirs ? … Même l’associatif va trébucher », commente lx.sebastien.
Louise, directrice d’école maternelle et primaire et enseignante depuis dix ans en Auvergne-Rhône-Alpes, a livré au Figaro Étudiant une analyse nuancée : « En CM1 et CM2, les élèves doivent être préparés aux exigences du collège. Je cautionne donc le caractère ‘indispensable’ du projet. Certains collègues donnent déjà des devoirs écrits, mais sans les rendre officiellement obligatoires. Ce qui m’inquiète, c’est le possible aspect punitif si les devoirs ne sont pas faits. À mon sens, il ne faut pas punir à ce stade, mais plutôt tenter de comprendre. »
